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Le blog de MARIE DUVAL écrivain-cinéaste passionnée par l'humain ET.. la botanique
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La conquête arabe

La conquête arabe

Les dernières années du Temple et la guerre des Juifs (44-73)[modifier]

Les procurateurs romains reprennent donc le pouvoir, suscitant la rancœur des Judéens. Les heurts sont nombreux parmi les Juifs, particulièrement à cause des zélotes et autres sicaires, et avec les Samaritains, les Grecs et les Romains. Les procurateurs, corrompus, contribuent à l'agitation[57]. Sous le procurateur Félix (52-60), les émeutes de Césarée entre Juifs et Grecs[58] amènent l'intervention de la troupe romaine et la mort de nombreux Juifs [59] puis l'arbitrage de l'empereur, Néron, qui donne raison aux Grecs.

C'est l'époque où seuls, quelques-uns, essayent de se tenir au-dessus du conflit. Ils se réunissent autour des autorités du Sanhédrin, Shimon ben Gamliel et Yohanan ben Zakkaï[56] et se consacrent à l'enseignement de la Torah.

De nouveaux troubles, à Césarée, en 66, entraînent la révolte, marquée par la cessation par Éléazar ben Hanania des sacrifices pour l'empereur[56] et malgré les appels au calme de Hérode Agrippa II, les Juifs, sous la conduite des Zélotes, battent, à Beït-Horon, la douzième légion du gouverneur de Syrie Cestius Gallus[57] et s'emparent de Jérusalem. Il semble que les membres du Sanhédrin, plus modérés que les Zélotes, prennent alors le contrôle des affaires. Ils nomment des gouverneurs de province et notamment Joseph ben Mattathias, issu d'une famille sacerdotale, à la tête de la province stratégique de Galilée[56].

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La menorah et les trompettes du Temple de Jérusalem telles que représentées sur l'Arc de triomphe de Titus à Rome
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Réplique de la menorah exposée non loin du Mur occidental à Jérusalem
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Judaea capta : Sesterce romain célébrant la victoire sur la Judée

L'historien Heinrich Graetz trouve inexplicable la nomination par le Sanhédrin de Joseph ben Mattathias, dont les sympathies pour Rome qu'il avait visitée lors d'une mission pour les Juifs de Judée étaient bien connues. En effet, celui-ci ne tarde pas à trahir la confiance mise en lui et se rend aux Romains et en 67, toute la Galilée leur tombe aux mains malgré la défense de Jean de Gischala. La campagne est marqué par le désastre de Gamla[60], sur le plateau du Golan. L'assassinat de Néron en 68 et l'instabilité politique dans l'Empire amène un arrêt provisoire des opérations par les Romains, le temps que Vespasien devienne empereur.

À Jérusalem, la guerre civile fait rage entre les différentes factions, les Pharisiens et les membres du Sanhédrin, partisans d'un compromis avec les Romains et les Zélotes eux-mêmes divisés entre Jean de Gischala et Simon bar Giora. Cette division affaiblit considérablement les Juifs. En 69, lorsque Vespasien devient empereur, il laisse son fils Titus terminer la guerre. Après un siège meurtrier, le Temple puis toute la ville de Jérusalem sont pris (été 70) et détruits par les Romains. Selon Flavius Josèphe, les Romains firent 97 000 prisonniers et 1 100 000 personnes périrent durant le siège de Jérusalem mais ce dernier chiffre est suspect [61]. Le Temple est pillé et prisonniers et butin sont exposés aux Romains lors du triomphe de Titus, représenté sur l'arc de Titus à Rome. Il fallut encore trois ans aux Romains pour réduire les dernières poches de résistance des Zélotes, notamment à Hérodion et Massada où, toujours selon Flavius Josèphe, tous les défenseurs, se suicident avec femmes et enfants (73). Quelques Juifs fuirent vers les villes juives d'Égypte ou de Cyrénaïque, d'autres allèrent fonder des communautés en Arabie, à Yathrib[62].

La Judée soumise, jusqu'à la révolte de Bar Kochba (70-135)[modifier]

Pendant les règnes de Vespasien (69-79) et Titus (79-81), le dernier roi juif Hérode Agrippa II, toujours en faveur auprès des empereurs et dont la Galilée faisait partie des possessions et sa sœur, Bérénice, maîtresse de Titus, adoucissent le sort des Juifs restant en Judée, soumis à un nouvel impôt, le fiscus judaicus[63].

Yohanan ben Zakkaï et la naissance du judaïsme rabbinique[modifier]

Le judaïsme avait perdu son centre et beaucoup de ses lois perdaient tout leur sens avec la chute du Temple de Jérusalem, qui jusqu'à la fin avait reçu les dons des fidèles d'Alexandrie ou de Rome[62]. On doit à Yohanan ben Zakkaï les fondations du judaïsme rabbinique. Membre du Sanhédrin opposé à la guerre, il s'était, dit-on[63], échappé de Jérusalem dans un cercueil pour se présenter à Vespasien (Titus ?) qui l'autorise à établir une école à Yavné (entre Jaffa et Ashdod), pour y enseigner la Torah. Il y recrée une sorte de Sanhédrin, qui détermine le calendrier religieux et son enseignement est à la base de la Halakha. Le sacrifice au Temple étant impossible, il centre le judaïsme sur l'enseignement et la pratique de la Torah[64]. Grâce à son œuvre, le judaïsme d'Éretz-Israël où est fixé le calendrier accepté par toutes les communautés, reste central pour la diaspora. Avec ses disciples, il continue l'œuvre des Tannaïm.

Ses successeurs sont Gamaliel II avec Eleazar ben Azariah[65] puis Rabbi Yehoshoua ben Hanania[66]. Avec leurs nombreux disciples et surtout Rabbi Akiva dont l'école était située à Bnei Brak, aujourd'hui un faubourg de Tel Aviv, ils jouent un rôle prépondérant dans l'élaboration de la Mishnah et du Talmud dit de Jérusalem.

C'est à cette époque que certains traits du judaïsme se sont définitivement fixés : les disciples de Yohanan ben Zakkaï qui enseignaient, étaient appelés רבי (rabbi - mon maître), rabban étant réservé au plus éminent des maîtres donc à Yohanan ben Zakkaï[63]. Même si son rôle se substitue quelque peu à celui des prêtres du Temple, le rabbin n'est pas un prêtre mais seulement le plus sage de la communauté, celui qui peut enseigner. Quant aux synagogues, elles existaient déjà, particulièrement en diaspora, avant la chute du Temple. Mais celle-ci transforme leur rôle et, de lieux de réunions (signification de synagogue, du grec Συναγωγή Sunagôgê, « assemblée » adapté de l'hébreu בית כנסת - Beit Knesset), elles deviennent lieux de prières, la prière remplaçant le sacrifice au Temple[67].

La séparation d'avec les judéo-chrétiens[modifier]

Les premiers disciples de Jésus, les nazaréens ou ébionites, étaient recrutés parmi les Juifs et suivaient les commandements de la Torah. Les difficultés surgirent lorsque, suivant l'enseignement de Saint Paul, de nombreux païens furent accueillis dans le christianisme naissant et qu'il ne fut plus exigé d'eux qu'ils suivent toute la Torah. En particulier, la circoncision ne fut plus obligatoire. D'autres dogmes chrétiens purent choquer les Juifs, comme la proclamation de Jésus, Messie et fils de Dieu[68], ce qui est inconcevable aux yeux des Juifs.

C'est donc à Yavné que Samuel Ha-Katan (Samuel le petit), un disciple de Yohanan ben Zakkaï, introduisit dans la Amida, la prière trois fois quotidienne des Juifs, rédigée pour la plus grande part à cette époque, une bénédiction demandant à Dieu de détruire les minim, les calomniateurs et dénonciateurs du peuple juif. Parmi les Minim figuraient les premiers chrétiens, même si le terme est plus général, désignant toutes sortes de dissidents à l'orthodoxie pharisienne[69],[70].

Le monde juif en ébullition : les révoltes de 115-117 et la révolte de Bar Kochba (132-135)[modifier]

L’attitude de l’empereur Domitien (81-96) envers les Juifs et les Chrétiens a suscité de nombreux travaux et débats[71],[72],[73],[74]. Suétone[75] et Dion Cassius[76] témoignent du fait que Domitien exigea avec une rigueur particulière le paiement de la taxe juive instituée par son père Vespasien, entraînant des exactions nombreuses. En lien avec ces attaques les dernières années du règne de Domitien sont aussi marquées par des accusations contre des aristocrates romains vivant à la façon des Juifs et accusés d’impiété et d’atteinte à la maiestas de l’empereur[77]. C’est dans ce cadre que Domitien fit mettre à mort des membres de sa famille, Flavius Clemens et sa femme Flavia Domitilla, exécutions que l’auteur chrétien Eusèbe de Césarée rattache à une persécution anti-chrétienne plus vaste[78]. La question est cependant débattue de savoir si Clemens et Domitilla furent condamnés en tant que chrétiens ou que juifs[79]. De plus, à la mort d'Hérode Agrippa II, vers 92, Domitien réunit son domaine à la province de Syrie[68]. Le dernier souvenir de l'indépendance juive disparaît.

Les exactions de Domitien laissèrent un souvenir tel que son successeur Nerva (96-98) prit soin de faire savoir largement qu’il avait mis fin à ces pratiques[77]. La taxe due au fiscus Iudaicus ne fut plus exigée que des Juifs pratiquants et elle ne fut plus prise comme prétexte à une condamnation relative à la loi sur la maiestas[80].

Sous Trajan (98-117), la situation est telle que les Juifs se révoltent, en 115, en de multiples régions de l'Empire, en Cyrénaïque puis en Égypte et à Chypre, alors qu'en Mésopotamie, les Juifs contribuent au recul de Trajan puis d'Hadrien face aux Parthes[81].

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Tétradrachme de Bar-Kochba - on voit la façade du Temple et l'Arche d'alliance sous l'étoile et à droite loulav et etrog

Aussi, la mort de Trajan et l'avènement de son successeur Hadrien (117-138) sont-ils bien accueillis par les Juifs. On dit même que ce dernier va permettre la reconstruction du Temple de Jérusalem[82], mais il apparaît vite qu'il s'agit de toute autre chose : Hadrien fonde une nouvelle ville païenne Ælia Capitolina sur les ruines de Jérusalem, très légèrement au nord de l'antique cité de David[83], ce qui s'ajoute à l'interdiction de la circoncision qui datait probablement de quelques années auparavant et qui ne visait pas nécessairement uniquement les Juifs[84].

Article détaillé : Révolte de Bar Kokhba.

La révolte éclate en 132. Son chef en est Bar-Kokhba, « fils de l'étoile » ainsi surnommé par Rabbi Akiba mais son vrai nom était Bar Koziba[64]. Les révoltés rencontrent de premiers succès, prennent le contrôle d'une bonne partie de la Judée et battent même monnaie. Hadrien doit faire appel à un de ses grands généraux, Iulius Severus pour venir à bout des insurgés dont le dernier refuge est la forteresse de Betar, près de Jérusalem.

C'est un désastre pour les Juifs de Judée. Selon Dion Cassius, si la guerre a été dure pour les Romains, ce fut bien pire pour les Juifs : « Cinquante de leurs places les plus importantes, neuf cent cinquante-cinq de leurs bourgs les plus renommés, furent ruinés ; cent quatre-vingt mille hommes furent tués dans les incursions et dans les batailles (on ne saurait calculer le nombre de ceux qui périrent par la faim et par le feu, en sorte que la Judée presque entière ne fut plus qu'un désert) ».

Les Juifs dans la Palestine romaine et byzantine (135-634)[modifier]

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Ruines du cardo d'Ælia Capitolina dans la vieille ville de Jérusalem

La défaite de Bar Kokhba est un désastre, pour les Juifs de la terre d'Israël, non seulement militaire et politique mais aussi démographique et spirituel. La Judée a été ravagée par les combats, Hadrien fait interdire la nouvelle ville d'Ælia Capitolina aux Juifs et élève une statue de Jupiter sur les ruines du Temple, il interdit l'enseignement de la Torah[85]. Les rabbins sont persécutés et Rabbi Akiba est supplicié. Les chrétiens cherchent à se distancier des Juifs et abandonnent de plus en plus la loi juive[85]. Autre conséquence de la guerre, le peuplement juif de la terre d'Israël ne reste important qu'en Galilée[64].

C'est aussi l'époque où l'usage du terme Palestine se généralise. Hadrien, qui avait fait frapper des pièces de monnaie mentionnant la Judée en 130[86] utilise dans son rapport de campagne au Sénat, le mot Palestine du nom d'un ancien peuple de la région, les Philistins[87]. La province est désormais appelée Syrie-Palestine.

Le Sanhédrin, de sa restauration à son abolition (140-426)[modifier]

Il faut attendre le règne d'Antonin le Pieux (138-161) pour que soit abrogées en 139 ou en 140 les lois anti-juives, à l'exception de l'interdiction de circoncire des prosélytes et d'entrer dans Jérusalem[85]. C'est à Ousha en Galilée occidentale que s'établit le Sanhédrin, autour de Rabbi Shimon ben Gamliel II[88], de Rabbi Meïr et de Rabbi Shimon bar Yohaï, à qui l'on attribue le Zohar.

Le Sanhédrin est dirigé par son président, le nassi (hébreu : נָשִׂיא), choisi jusqu'à la fin dans la maison de Hillel, qui est lui-même rattaché par certaines traditions à la maison de David. Avec la disparition des rois de Judée, c'est la seule autorité juive subsistant et son influence s'exerce bien au-delà de la terre d'Israël. Il fait fonction de tribunal suprême du judaïsme[89] et sur le territoire de l'ancienne Judée, il perçoit la dîme[90]. L'autorité du Sanhédrin est relayée dans les villes et les villages (les Juifs y sont majoritairement des paysans) par des collèges de sept juges[91]. La communauté perçoit des impôts pour l'entretien des synagogues, l'achat de sefer Torah, les salaires des fonctionnaires. Les écoles apprennent à lire et donnent l'éducation religieuse de base aux enfants, surtout aux garçons[91]. Les ressources du Sanhédrin allant s'amenuisant avec les taxes romaines et l'appauvrissement de la population juive, Juda II, au IIIe siècle, fait, pour la première fois, appel au financement du Sanhédrin par la Diaspora, en particulier par les Juifs de Rome[92].

Le Sanhédrin aura encore des chefs prestigieux. Juda Hanassi, à la fin du IIe siècle, est à l'origine de la compilation de la Mishnah, sur laquelle se fonde le Talmud. Il transporte le Sanhédrin à Sepphoris, avant que son petit-fils Juda II ne le déplace à Tibériade[93]. C'est aussi à cette époque que sont rédigés de nombreux midrashim. Hillel II, est crédité d'avoir établi en 359 les règles de calcul du calendrier juif[94]. Par ce geste, il abandonne un des derniers symboles de la puissance du Sanhédrin, qui jusqu'à lui déterminait seul le calendrier et donc la date des fêtes mais il permet ainsi au judaïsme de se perpétuer indépendamment de l'avenir de cette institution[95].

Cependant, avec l'avènement du christianisme, l'opposition avec les autorités ecclésiastiques se fait de plus en plus forte et quand Gamaliel VI meurt en 426, il n'est pas remplacé et un décret de Théodose II demande que les impôts qu'il percevait soient désormais versés au trésor impérial[96],[97].

En fait, c'est dès le IIIe siècle que le centre spirituel du judaïsme se déplace hors l'empire romain, vers la Mésopotamie, où les Juifs sont beaucoup moins en butte à l'hostilité du pouvoir. La rédaction du Talmud de Jérusalem est interrompue vers le début du Ve siècle[98]. En terre d'Israël subsistent néanmoins des écoles, moins prestigieuses que les académies talmudiques de Mésopotamie, à Sepphoris, Tibériade, Lydda et même Césarée, siège du procurateur romain[90].

Les Juifs dans la Palestine byzantine (324-634)[modifier]

Lorsque Constantin s'empare des provinces orientales de l'Empire romain, les Juifs sont encore majoritaires en Palestine[94]. Mais, dès le siècle suivant, ce sont les chrétiens qui y sont majoritaires. Constantin redonne son nom à Jérusalem sans toutefois autoriser les Juifs à y revenir et fait construire l'église du Saint-Sépulcre, faisant ainsi de Jérusalem la ville sainte du christianisme. De plus, Hélène, la mère de Constantin, fait du Mont du Temple, la décharge de Jérusalem[99]. L'Église cherche à limiter les influences juives sur la religion chrétienne en évitant tout contact entre Juifs et chrétiens  : la date clé est celle du premier concile de Nicée en 325 qui établit une date de Pâques différente de celle de la Pâque juive, même si elle en reste proche. Le Sanhédrin ne proclame donc plus la date des fêtes chrétiennes et comme le gouvernement impérial empêche les messagers juifs de diffuser le calendrier arrêté par le Sanhédrin, Hillel II en établit les règles définitives[94].

Au IVe siècle, Jérôme de Stridon témoigne de l'habitude déjà prise par les Juifs de venir prier le long des ruines du Temple[100], seul endroit de Jérusalem où ils ont accès, contre paiement.

Les premières lois démontrant la primauté du christianisme sur le judaïsme sont édictées dès 329 quand il devient interdit aux Juifs de dénoncer les conversions du judaïsme au christianisme alors que les conversions au judaïsme sont interdites. Dix ans plus tard, il est interdit aux Juifs d'acquérir des esclaves non-juifs et leur circoncision est puni de mort[94]. Les restrictions et les taxes qui s'abattent alors sur les Juifs amènent ceux-ci à la révolte, matée en 352 par Gallus qui rase Sepphoris et détruit partiellement Tibériade et Lydda[95].

Le règne de Julien l'Apostat (361-363) apporte un court répit car il abroge les lois anti-païennes et anti-juives et promet la reconstruction du Temple[94]. Mais, au Ve siècle, c'est la construction de nouvelles synagogues qui est interdite par le code théodosien, même si les fouilles ont démenti la bonne application de cette loi[94].

En effet, les ruines de synagogues byzantines sont nombreuses en terre d'Israël. On y remarque dans beaucoup d'entre elles une influence hellénisante importante. La plus célèbre de ces synagogues est celle de Capharnaüm, même si elle est bien postérieure à celle où Jésus aurait prêché. Certaines sont ornées de mosaïques comme à Beth Alpha et à Ein Gedi où est représenté le zodiaque, ou à Hammath-Tibériade où l'on voit le dieu du Soleil Hélios. La mosaïque de Hammath Gader, visible à la Cour Suprême d'Israël, est plus orthodoxe puisqu'elle représente deux lions rappelant le lion de Juda. D'autres synagogues existent à Jéricho[101] ou à Gaza.

Au VIe siècle, selon Heinrich Graetz, la seule ville où les Juifs soient encore majoritaires est Nazareth[102]. La situation des Juifs s'aggrave au fur et à mesure que progresse le christianisme en Palestine. En 532, l'empereur Justinien interdit aux Juifs de témoigner contre des chrétiens ou de célébrer la Pâque avant les Pâques chrétiennes. Il impose l'usage d'une traduction grecque (ou latine en Italie) pour la lecture de la Torah et interdit de dire le Chema Israël, la profession de foi juive, prononcée matin et soir par les Juifs[102].

Les poètes Yannaï et Eleazar Hakalir composent les premiers piyyoutim.

Le VIIe siècle amène de nombreux bouleversements : en 614, Khosro II, empereur perse, prend Jérusalem avec le soutien des Juifs et rétablit un pouvoir juif sur cette ville, ce qui vaut aux Juifs de l'empire byzantin de nouvelles persécutions[103]. Mais l'empereur byzantin Héraclius rétablit sa situation et peut entrer triomphalement dans Jérusalem le 29 mars 629 [104]. Le triomphe est de courte durée car, dès 634, commence la conquête arabe.

 

wikipedia - http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d%27Isra%C3%ABl