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Le blog de MARIE DUVAL écrivain-cinéaste passionnée par l'humain ET.. la botanique
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Histoire des Juifs en terre d'Israël

Histoire des Juifs en terre d'Israël

 

 

L'histoire des Juifs en terre d'Israël (hébreu : ארץ ישראל - Eretz Israel) se développe sur près de 3000 ans et témoigne, malgré la rapide dispersion des Juifs, de l'importance particulière, pour eux, de la terre d'Israël.

La terre d'Israël[1], appelée terre sainte par les chrétiens, correspond au pays de Canaan ou encore à la région connue sous son nom romain de Palestine. Elle a, de tout temps, joué un rôle central dans l'histoire des Juifs, si bien qu'ils l'appellent souvent familièrement ארץ - Eretz (terre). Ils l'évoquent affectueusement dans toutes leurs prières (matin, après-midi, soir), dans les actions de grâce après le repas et particulièrement lors de la cérémonie familiale du Séder de Pâque. À toute époque, malgré exils et massacres, il y a eu une vie juive en terre d'Israël : après la conquête romaine, après l'invasion arabe, après la conquête croisée... Un très lent mouvement de retour vers la terre d'Israël s'est produit ensuite, devenant significatif à partir de l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 pour s'accélérer légèrement à la fin du XVIIIe siècle sous les recommandations du Gaon de Vilna, puis nettement avec la naissance du sionisme à la fin du XIXe siècle. Les Juifs ont récupéré leur souveraineté sur partie du territoire avec la naissance de l'État d'Israël en 1948.

Sommaire

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Jusqu'à la chute du Premier Temple (1000 av EC - 586 av EC)[modifier]

Article détaillé : Israël antique.
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Représentation des territoires des tribus d'Israël (carte de 1759)

L'histoire ancienne du peuple juif n'est, à défaut de données archéologiques, connue jusqu'au VIIIe siècle avant l'ère commune qu'à travers le récit de la Bible, dont la fiabilité historique est souvent remise en cause dans les milieux académiques.

Ce peuple est, selon le Livre de Josué, issu des tribus d'Israël, composées en majeure partie sinon en totalité des Israélites (hébreu : בְנֵי-יִשְׂרָאֵל - b'nei Israël, fils de Jacob, dit Israël) ; lorsqu'ils reviennent d'Égypte sur leur terre ancestrale, et s'apprêtent à reprendre possession du pays de Canaan, ils se réunissent à Sichem pour jurer fidélité à YHWH, et répudier tout autre culte[2]. Rapidement contraints de se choisir un roi de par la menace philistine (XIe siècle)[3], les Israélites sont unifiés par les rois Saül, David et Salomon, dont le règne est particulièrement brillant, mais, à la fin du Xe siècle le royaume se scinde, avec le royaume d'Israël au nord, dont la capitale est Samarie et celui de Juda, dont la capitale est Jérusalem, au sud.
Du IXe au VIe siècle, dans les deux royaumes, se développe le prophétisme qui inspire ou essaye d'inspirer avec plus ou moins de succès les rois des deux royaumes. Ils subordonnent la richesse matérielle aux exigence morales et prédisent la chute de Samarie et de Jérusalem si leurs habitants et leurs gouvernants ne s'amendent pas. Les plus célèbres prophètes sont Élie, Amos, Isaïe et Jérémie[4].
En 722 av EC, Salmanazar V prend Samarie et détruit le royaume d'Israël dont une partie des habitants se réfugie dans le royaume de Juda et particulièrement à Jérusalem[5].
Jérusalem est assiégée en 586 av. EC, et un grand nombre de ses habitants est déporté en Babylonie. Une partie en revient cependant 70 ans plus tard, et reconstitue la Judée. C'est de cette époque que datent les premières mentions des Juifs proprement dits (יְהוּדִי - Iehoudi c'est-à-dire Judéens), dans Zacharie 8:23[6].

Pour les critiques de cette vision, en revanche, le peuple d'Israël, dont la première source archéologique attestée est la stèle de Mérenptah (XIIIe siècle avant l'ère commune) est issu de fermiers et éleveurs cananéens[7] installés depuis le début du XIIe siècle[8] sur les hautes terres de Judée et Samarie entre la vallée de Jezreel et Hébron[9]. Ils se distinguent des populations similaires voisines d'Ammon, Moab et Édom par l'interdiction absolue de manger de la viande de porc[10],[11]. Toujours selon la Bible dévoilée, les Israélites n'ont pas été unifiés sous les règnes des rois David et Salomon et deux royaumes, Israël et Juda se sont petit à petit formés partageant une même culture caractérisée par des dialectes proches, le même alphabet et le culte de YHWH entre autres déités[12]. Toutefois, sur le plan matériel, le royaume du nord à l'agriculture plus riche, développe une économie plus diversifiée. Leur population aurait atteint, au VIIIe siècle, 160 000 personnes[8].

Le premier roi d'Israël dont l'archéologie fait mention est Omri, dont le nom est mentionné dans la stèle de Mesha du VIIIe siècle Omri a dominé une région plus étendue que le territoire traditionnel des tribus d'Israël. Il a conquis, au moins en partie, Moab[13] et le sud de la Syrie[14]. Finkelstein et Silberman lui attribuent la prospérité du pays et les importantes constructions de Megiddo, Gezer et autres villes que les précédentes théories archéologiques situent à l'époque de Salomon qui n'aurait régné, comme David son père, que sur Juda. L'historicité de David est attestée par la stèle de Tel Dan qui mentionne la maison de David, d'où sont issus les rois de Juda. Après de nombreux conflits avec ses voisins dont principalement la Syrie et un développement politique, économique et démographique notable (sa population aurait atteint jusqu'à 350 000 habitants[15]), le royaume d'Israël disparaît vers 724 av EC avec la conquête assyrienne[16].

La chute du royaume d'Israël amène de nombreux réfugiés israélites en Juda, à Jérusalem dont la population serait passée en quelques décennies de 1 000 à 15 000 habitants[17]. Juda est à son tour ravagé par les Assyriens sous Ézéchias à la fin du VIIIe siècle[18] puis connaît une période plus paisible. C'est dans le royaume de Juda, sous le règne du roi Josias (vers 640-609 av EC) que la religion des Israélites, commence à devenir, à proprement parler, le judaïsme. Le Deutéronome, dernier livre de la Torah qui aurait été découvert ou redécouvert sous son règne dans le Temple[19], serait en réalité le premier livre de la Torah dont la composition aurait été achevée. Ce serait aussi à cette époque que le choix de YHWH comme divinité unique, invoqué par la Bible comme le motif d'union de ce peuple, serait apparu, afin d'unir les royaumes du Nord et du Sud.

Après la mort de Josias, le royaume est pris dans le jeu des grandes puissances de l'époque, l'Égypte et la Babylonie et succombe à son tour en 586 av EC, quand Jérusalem est prise par Nabuchodonosor II, roi de Babylone. En trois fois (597, 587 et 582), une vingtaine de milliers de Juifs sont déportés vers la Babylonie[20], alors que d'autres se réfugient en Égypte[21]. Ils sont à l'origine de la Diaspora et de ses deux plus anciennes communautés juives, celles des Juifs en Irak et des Juifs en Égypte[22].

Pendant le premier exil (587-538 av EC)[modifier]

Ce qu'on sait de la vie des Juifs dans la Judée occupée par les Babyloniens nous est relaté par le prophète Jérémie, contemporain de ces événements dans le livre des Lamentations[23] et le livre de Jérémie. Les Babyloniens avaient déporté l'élite juive et il n'était resté au pays que les plus démunis [24]. Le gouverneur, juif, Guedaliah nommé par Nabuchodonosor est assassiné par des Ammonites, ce qui provoque la colère de Nabuchodonosor et l'exil de 582[21].

Le retour des exilés et la domination perse (538 - 332 av EC)[modifier]

En 539 av EC, le roi de Perse, Cyrus le Grand conquiert Babylone. Selon la livre de Néhémie, il prend dès 538 un décret permettant aux Juifs de retourner en Judée, sous la conduite de descendants des rois de Juda, en leur restituant le butin pris dans le Temple par Nabuchodonosor. Hors, la communauté juive de Babylonie y avait prospéré et ce sont probablement les plus pauvres des exilés, peu nombreux, qui choisissent de s'en retourner en Judée[25].

La Judée devient alors une province (pahva[26]) de l'empire perse, subdivision d'une satrapie, dirigée par un gouverneur juif nommé par le roi de Perse. La reconstruction du Temple est entreprise et après de nombreuses difficultés d'ordre politique et financier, le Second Temple est inauguré en 515 av EC par Zorobabel, gouverneur de Judée, issu de la maison de David. Toutefois, la Judée reste une province pauvre où la pression fiscale interdit le développement.

Il faut la nomination d'un nouveau gouverneur Néhémie, échanson juif du roi de Perse Artaxerxès Ier (464 - 424 av EC) pour débloquer la situation. Homme d'autorité, il organise les travaux pour reconstruire les murailles et rétablit le plein respect de loi tirée du Deutéronome, entre autres le respect du Chabbat et le paiement de la dîme[27]. Néhémie est suivi dans son œuvre de rétablissement de la loi juive par Ezra, un autre notable revenu à Jérusalem à la tête d'un groupe d'environ 6000[25] immigrés de Babylonie : avec Néhémie, il interdit le mariage des Juifs avec des étrangères, et il aurait établi l'usage des caractères carrés venant de l'araméen pour écrire l'hébreu[28]  ; il établit la Grande Assemblée qui va continuer à fixer les règles du judaïsme pendant les siècles à venir ; il organise une séance publique de la lecture de la Torah, par laquelle on lui attribue d'en avoir finalisé le texte puis fixe les règles de lecture de la Torah les lundis, jeudis et chabbats[29]. Néhémie solennise ces décisions en organisant une grande cérémonie où le peuple assemblé jure d'observer la Torah[30]. La Jewish Encyclopedia, se fondant sur la Bible, estime la population juive de Judée de cette époque à 130 000 personnes, au plus[25].

S'ouvre alors, une assez longue période de paix et de prospérité pour les Juifs d'abord sous la domination perse puis sous la domination d'Alexandre le Grand et de ses héritiers lagides.

On estime qu'à la fin de la domination perse, la population juive de la terre d'Israël est concentrée dans la région montagneuse autour de Jérusalem, des confins de la plaine côtière au Jourdain[31].

La domination grecque (332 - 142 av EC)[modifier]

Alexandre le Grand conquiert l'empire perse et pendant près de 200 ans, les Grecs vont gouverner la terre d'Israël.

Seuls les grands-prêtres représentent une autorité juive : ils exercent une sorte d'autorité civile et leur autorité religieuse, reconnue jusqu'à Alexandrie[32], demeure incontestée sous le règne des Lagides. En 201 av EC, les Lagides sont vaincus par les Séleucides qui commencent par améliorer le sort de la Judée en y abaissant les impôts mais en 190 av EC, devant les revers contre les Romains essuyés à Magnésie, et l'imposition de la paix d'Apamée, la très lourde indemnité dont ils doivent s'acquitter est répercutée sur la Judée. Les rois séleucides convoitent le trésor du Temple de Jérusalem et vendent la charge de grand-prêtre au plus offrant. Le conflit entre Juifs hellénisants et Juifs plus fidèles à la tradition divise même la famille du grand-prêtre quand Jason promet une importante somme d'argent au roi Antiochus Épiphane pour obtenir le titre de grand-prêtre que possède alors son propre frêre Onias III[33]. Jérusalem est alors hellénisée - on y construit un gymnase - et rebaptisée Antioche. Une puissante garnison est installée dans une nouvelle forteresse, l'Acra et le Temple est profané par le sacrifice de porcs et des fêtes dionysiaques, tandis que les livres sacrés sont brûlés[34].

La révolte des Maccabées et les Hasmonéens (167 - 63 av EC)[modifier]

Articles détaillés : Maccabées, Révolte des Maccabées et Hasmonéens.

La révolte éclate en 167 av EC à l'instigation du prêtre Mattathias l'Hasmonéen, relayé après sa mort par ses fils, Simon et Judas dit Maccabée, le chef militaire. En 164, ils pénêtrent dans Jérusalem, purifient le Temple et le réinaugurent, épisode à l'origine de la fête juive de Hanoukkah.

Dès 161, Judas recherche et obtient l'alliance romaine qui fait l'objet d'un traité qui sera renouvelé pendant près d'un siècle par les souverains hasmonéens[35].

La révolte dure encore une vingtaine d'années et il faut la mort violente de quatre des cinq fils de Mattathias pour que Simon soit reconnu de facto comme « grand prêtre, stratège et ethnarque » en mai 142 av EC[36].

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Monument d'Absalon (Ier siècle av EC) à Jérusalem

Les rois hasmonéens, tels Jean Hyrcan (134-104 av EC) qui conquiert le pays des Iduméens et les convertit au judaïsme et Alexandre Jannée (104-76 av EC), agrandissent considérablement leur royaume qui s'étend du Sinaï aux monts du Golan et de la mer Méditerranée à l'est du Jourdain. Le judaïsme est loin d'y constituer la religion majoritaire [37]. Bien qu'arrivés au pouvoir par une révolte contre l'hellénisation, les rois hasmonéens prennent le titre de basileus et organisent leur royaume à la mode grecque[37]. Le style des monuments est hellénisant comme en témoigne le monument dit d'Absalon à Jérusalem. Mais surtout les Hasmonéens se querellent en permanence, tant et si bien, qu'ils sollicitent l'intervention de Rome. Finalement, Pompée conquiert Jérusalem en 63 av EC et profane le Temple, sans toutefois le piller[38]. Douze mille Juifs périssent dans les combats et de nombreux prisonniers sont envoyés à Rome[39]. Ils sont à l'origine de la communauté juive italienne, la plus ancienne d'Occident. Pompée établit alors la domination romaine pour près de 7 siècles, jusqu'à la conquête arabe.

Un vivier intellectuel (IIIe av EC-Ier siècle EC)[modifier]

Du IIIe siècle av EC au Ier siècle EC, malgré une vie politique violente marquée par les rivalités entre membres des familles royales et sacerdotales et entre les divers courants religieux, malgré les guerres contre les Grecs puis les Romains, la terre d'Israël voit éclore une production intellectuelle d'une très grande richesse, tant aux points de vue littéraire que religieux, qui reflète souvent la confrontation des mondes juif et grec.

Une littérature en hébreu, en araméen et en grec[modifier]

Certains de ces textes seront retenus dans le canon biblique juif comme l'Ecclésiaste, d'autres font partie du canon chrétien comme le premier livre des Maccabées, de nombreux autres sont considérés comme apocryphes. Un des sujets les plus souvent abordés est l'Apocalypse, comme dans le livre de Daniel ou celui de Hénoch. Certains manuscrits de cette époque ont été retrouvés à Qumrân, au-dessus de la Mer Morte, dont le document de Damas qui relate les persécutions subies par les Esséniens[40].

Le monde juif a son historien, Flavius Josèphe (37 EC - vers 100), une des sources principales pour l'histoire de cette période, qui vécut la guerre des Juifs contre les Romains de Vespasien et de Titus d'abord en tant que général juif puis en tant que prisonnier passé aux Romains. Dans ses textes, (comme Antiquités judaïques et la Guerre des Juifs) écrits en araméen et en grec, outre la volonté de se justifier, il s'efforce de faire comprendre le point de vue juif aux Romains parmi lesquels il passe la fin de sa vie.

De multiples courants religieux[modifier]

Le judaïsme de l'époque du Second Temple est parcouru de multiples courants religieux qui peuvent se combattre violemment et dont la division est souvent considérée comme une des causes de la chute du Second Temple. Les Juifs partagent alors la terre d'Israël avec les Grecs et une frange du monde juif, souvent liée au pouvoir tend à helléniser le culte. Le judaïsme hellénistique, très influent à Alexandrie, était aussi celui des derniers Hasmonéens.

On parle aussi des Hassidéens, des hommes pieux qui ont été parmi les premiers à se rallier à Judas Maccabée pour libérer le Temple. Mais surtout, le monde juif est partagé entre Sadducéens et Pharisiens. Les Sadducéens affirment la primauté du Pentateuque et de ses lois, aux dépens des enseignements ultérieurs et de toute mystique. Les Pharisiens prennent en compte la Torah mais aussi les autres livres de la Bible et les enseignements des sages. Ils croient à l'immortalité de l'âme. Ils vont donner naissance au judaïsme rabbinique. Hillel l'Ancien, un docteur de la Loi venu de Babylone, descendant de la maison de David, qui préside le Sanhédrin et Shammaï fondent des écoles rabbiniques d'interprétation de la Torah, qui vont être à l'origine de la Mishnah

De nombreuses autres sectes existent, qui attendent l'arrivée imminente du Messie, comme les Esséniens[41].

C'est du Ier siècle av EC que datent les plus vieilles synagogues qu'on connaisse aujourd'hui. La synagogue la plus ancienne dont on ait des traces serait l'une de celles de Jéricho, située près des ruines d'un palais hasmonéen[42],[43]. Il faut aussi citer celle de Gamla sur le Golan.

Au Iersiècle, apparaissent de nouvelles sectes juives, les zélotes, partisans de la lutte à outrance contre les Romains, les baptistes, autour de Jean le Baptiste[44] puis les disciples de Jésus[45],[46].

Enfin, en marge du judaïsme, il faut rappeler l'existence (jusqu'à ce jour)[47] des Samaritains, qui ne reconnaissent que le Pentateuque et adorent l'Éternel, non à Jérusalem mais sur le mont Garizim (aujourd'hui près de Naplouse).

De la conquête de Pompée à la destruction du Second Temple par Titus[modifier]

Les derniers Hasmonéens (63-37 av EC)[modifier]

Pompée se garde d'annexer entièrement la terre d'Israël à la province romaine de Syrie de même qu'il évite d'en faire une province à part entière. Il laisse à Hyrcan II, le roi hasmonéen et à Antipater, son ministre, la Judée et la Galilée tandis que la Syrie reçoit la côte, la Samarie et la Décapole[48]. César, lui, favorise Antipater qui l'a soutenu dans sa campagne d'Égypte[49], avec ses fils Phasaël nommé gouverneur de Jérusalem et Hérode, gouverneur de Galilée. Il confirme par décret puis par senatus-consulte, peu avant son assassinat, l'etnarchie à Hyrcan et à ses descendants et il exempte les Juifs d'impôts[49].

Les exactions d'Hérode en Galilée puis son procès à Jérusalem suscitent la guerre civile en Judée entre les partisans d'Antigone, fils d'Aristobule II, soutenus par les Parthes et ceux de Hérode et Phasaël, soutenus par les Romains. En -40, Antigone prend le contrôle de Jérusalem et remet Hyrcan II aux Parthes. Mais Hérode se déplace à Rome, obtient le support du Sénat contrôlé par Octave et Marc Antoine qui le proclament roi des Juifs[50]. La guerre reprend entre les deux rois de Judée, Antigone et Hérode et en -37, Hérode qui bénéficie de l'assistance des légions romaines met le siège devant Jérusalem qui est prise au bout d'un siège de quelques mois. Antoine fait décapiter Antigone en -37 à Antioche et Hérode peut régner sans partage, d'autant qu'il fait rapidement assassiner ceux qui pourraient paraître plus légitimes : en -35, Aristobule III, grand-prêtre, petit-fils d'Hyrcan II et frère de son épouse Mariamne puis Hyrcan II lui-même âgé de plus de 80 ans[51].

La dynastie hérodienne (37 av EC-44 EC)[modifier]
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Vue aérienne de l'Hérodion en cours de fouilles archéologiques

Hérode est un Iduméen, donc issu d'un peuple récemment converti au judaïsme, qui épouse Mariamne, une princesse hasmonéenne. Lui-même est très influencé par la culture grecque. C'est un fin général qui reconquiert tout le domaine des Hasmonéens. Il établit une certaine prospérité dans son royaume et ménage Pharisiens et Esséniens [46]. C'est aussi un grand bâtisseur qui reconstruit le second Temple, qui n'est terminé qu'en 63 EC soit 7 ans seulement avant sa destruction et dont il reste encore le Mur occidental, élève des palais - forteresses impressionnants à Massada ou à Hérodion où, chaque fois, il fait construire une synagogue, et crée des villes comme Césarée. Mais la peur d'être assassiné le conduit à faire tuer la plupart des membres de sa famille proche et il laisse l'image d'un roi cruel. Il meurt en 4 av EC et ses fils survivants n'arrivent pas à maintenir son royaume. En 6 EC, Archelaos est exilé par les Romains en Gaule et la Judée devient province romaine, dans les frontières du royaume d'Hérode.

Comme toute province romaine, la Judée devient alors administrée par des gouverneurs romains. Ils portent le titre de préfet ou procurateur[52] (dont Coponius sous la procurature duquel eut lieu le recensement, mentionné dans le Nouveau Testament, qui suscite l'hostilité de Judas de Gamala[53] et Ponce Pilate, de 26 à 36). Ils peuvent exercer tous les pouvoirs et faire et défaire les grands-prêtres[46]. La mort de Tibère permet à Hérode Agrippa Ier, protégé de son successeur Caligula, descendant d'Hérode le Grand et des Hasmonéens, de retrouver le trône d'abord en tant que tétrarque (il gouverne la Galilée, la Samarie, la Judée et l'Idumée) puis grâce à l'empereur Claude, en tant que roi de Judée. Son règne fut un bref moment de renaissance pour le judaïsme. Il rend son autorité au Sanhédrin mais il meurt en 44[54]. Son fils et successeur, Hérode Agrippa II reçoit bien, après quelque temps, un titre royal et l'inspection du Temple et le droit de nommer le grand prêtre, mais il ne règne pas sur la Judée[55],[56]. Rome reprend le contrôle de la Judée et le pouvoir revient aux procurateurs.